Pourquoi la structure du sol compte (et ce que la couverture végétale y change)
La structure d’un sol viticole, c’est son architecture intime : l’agencement des particules, la taille et la continuité des pores, le degré d’aération, sa capacité à retenir l’eau et à la drainer. En Wallonie, où les précipitations oscillent généralement entre 700 et 1100 mm/an selon les secteurs (IRM), cette structure est soumise à rude épreuve : excès d’eau au printemps, sécheresses ponctuelles en été, compactions liées au passage des engins dans les vignes, etc.
Or, la couverture végétale – ces couverts semés ou spontanés entre les rangs de vigne – modifie profondément cette architecture du sol. Comment ? Premier effet, le développement massif de racines. Ce maillage racinaire temporaire agit comme des petits ouvriers du sol. Grâce à leurs racines fines, ils :
- Ouvrent et stabilisent des canaux d’aération.
- Limitent la compaction, surtout après le passage des tracteurs, en maintenant la porosité.
- Favorisent une meilleure infiltration de l’eau, réduisant le ruissellement de surface.
Un essai mené à Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège, 2021) montre qu’après trois années sous couvert, la proportion de macropores (canaux de plus de 0,1 mm de diamètre) avait augmenté de 20 à 30 % dans les 15 premiers centimètres, par rapport à une parcelle enherbée ras régulièrement tondue (source : Projet VITI-Sols Wallonie).