Un nouveau risque amplifié par le réchauffement climatique ?
Cela peut sembler paradoxal, mais de nombreux chercheurs (dont ceux de l’INRAE et de l’Institut Royal Météorologique) confirment : la fréquence des gels printaniers dommageables augmente en même temps que la douceur des hivers. Deux explications à cela :
- Débourrement anticipé : Le démarrage végétatif de la vigne progresse — en moyenne, il s’effectue aujourd’hui 8 à 14 jours plus tôt qu’il y a 30 ans en Belgique (source : IRM, Université de Liège Groupe climatologie).
- Risques résiduels de gel : Même avec le réchauffement, les nuits fraîches d’avril ou début mai n’ont pas disparu : au contraire, l’amplitude thermique reste forte, surtout lors des anticyclones de printemps.
Historiquement, une nuit de gel dans la deuxième quinzaine d’avril était rare en Wallonie, encore plus rare après le 1er mai. Depuis 2010, ces coups de froid, parfois brefs mais intenses, reviennent plus souvent, occasionnant parfois des dégâts majeurs — comme lors du printemps 2021, où la majorité des vignobles wallons a été frappée, même jusqu’à 200 mètres d’altitude.
Le climatologue Philippe Delcambre, de l’IRM, note : « Le réchauffement climatique favorise la précocité, mais il ne signifie pas la disparition du gel tardif – au contraire, il en augmente l’impact sur la vigne » (Le Vif, avril 2021).