Agroécologie et sols vivants : la base d’un renouveau
La première révolution est presque silencieuse : le retour à un sol vivant. L’agroécologie, longtemps jugée « utopique », s’invite dans de nombreuses fermes wallonnes, vignobles compris. En 2022, plus de 14 000 hectares étaient déjà cultivés en bio ou en conversion, soit 13,7 % des surfaces agricoles wallonnes (source : Biowallonie). Mais l'innovation ne se limite pas au label bio. Plusieurs producteurs explorent des méthodes qui redynamisent la vie du sol et limitent le besoin en intrants :
- Couverts végétaux et engrais verts : Ils limitent l’érosion, fixent l’azote et enrichissent la faune microbienne. Dans la vigne, l’enherbement des inter-rangs réduit l’usage d’herbicides et améliore la structure du sol.
- Compost et extraits fermentés : Certains producteurs revitalisent leur sol avec des composts fermiers, et parfois même avec des thés de compost riches en micro-organismes.
- Non-labour et rotations longues : Des exploitations, y compris viticoles, réduisent le travail du sol. Cela limite sa dégradation et favorise la rétention d’eau.
Le vignoble du Château de Bioul, par exemple, teste depuis 2021 l’agroforesterie viticole : mixer vigne et arbres pour créer des microclimats et stimuler la biodiversité du sol. Cette technique, déjà prisée en France, trouve doucement sa place en Wallonie.