Quels cépages émergent ? Focus sur les nouvelles têtes du vignoble wallon
Des cépages méridionaux au nord ?
Le phénomène n’est pas isolé : en Champagne, le Pinot Meunier concurrence de plus en plus le Pinot Noir, et, en Angleterre, on plante désormais des Chardonnays ambitieux. En Wallonie, plusieurs domaines testent depuis quelques années l’introduction de cépages traditionnellement jugés trop tardifs ou trop méridionaux :
- Chardonnay : Autrefois risqué, il s’impose désormais, parfois mieux que le Pinot Gris, dans les meilleurs terroirs (Gaume, Côtes de Sambre-et-Meuse).
- Pinot Noir : Réputé délicat, il gagne en couleur et maturation, même en année fraîche, ce qui n’était pas garanti il y a encore 15 ans.
- Sauvignon Blanc : Plusieurs essais dans le Condroz affichent une aromatique intéressante.
- Auxerrois et Muscaris : Plus adaptés à la chaleur, ils offrent de nouvelles perspectives, surtout pour des blancs aromatiques et moins sensibles aux maladies.
- Cépages alsaciens tardifs (Gewurztraminer, Riesling) : Encore peu plantés mais étudiés par des instituts comme le Centre Wallon de Recherches Agronomiques.
Les cépages résistants, toujours d’actualité ?
Leur rôle n’a pas disparu : les cépages « PIWI » (issus de croisements interspécifiques, résistants aux maladies) ont prouvé leur efficacité en Wallonie face à l’humidité et la biodiversité limitée de certains sols.
- Solaris : Toujours leader, notamment dans les mini-domaines.
- Souvignier Gris et Cabernet Cortis : Deux valeurs sûres pour les pionniers qui veulent limiter les traitements.
Mais, avec le réchauffement, les vignerons recherchent désormais des variétés capables de conserver de l’acidité et de la fraîcheur, au-delà de la seule résistance aux maladies.