Vitalité des sols et expression aromatique du raisin
Quand la diversité souterraine nourrit la complexité
Un sol vivant, c’est une symphonie de micro-organismes, champignons, bactéries, insectes, vers de terre… Cette biodiversité souterraine régule la disponibilité en eau et nutriments mais elle influence aussi la capacité de la vigne à puiser des molécules variées. Résultat : le raisin, mieux équilibré, développe un panel de précurseurs aromatiques plus riche à la récolte.
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En 2022, une étude sur les sols viticoles wallons a montré que les parcelles enherbées présentaient jusqu’à 30% de biomasse microbienne en plus comparé aux parcelles désherbées chimiquement (Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech).
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Plus de vie = plus de minéraux et d’acides aminés originaux à disposition des racines de la vigne. Cela se traduit souvent par une palette aromatique plus profonde : fruits frais, notes florales, touches minérales, parfois même des aromatiques épicées inattendues.
Sol, stress hydrique et maturité : trouver le juste équilibre
La régénération permet également d’améliorer la capacité du sol à retenir l’eau, tout en évitant les blocages. Un sol bien structuré (grâce aux racines des couverts végétaux et à la faune du sol) offre à la vigne une résistance accrue face aux périodes de sécheresse, de plus en plus fréquentes en Wallonie depuis 2015 (IRMM, 2021).
Or, un excès de stress hydrique bloque la synthèse de certains précurseurs aromatiques, tandis qu’une trop grande disponibilité favorise la dilution. La régénération crée alors les conditions d’un stress modéré, qui stimule la synthèse des tanins nobles et des composés aromatiques complexes… On le constate sur la fraîcheur et l’élégance des blancs et la finesse tannique des rouges murissants dans nombre de nouvelles cuvées wallonnes.